Le grand classement (50-41)

C’est l’été sur Stats4Life ! L’été, c’est quatre longs mois sans la moindre rencontre NBA, alors pour passer le temps, Stats4Life vous donne rendez-vous chaque début de semaine avec les meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA. Pendant 7 semaines, Stats4Life se lance dans Le Grand Classement ! Les 70 meilleurs joueurs depuis 1970 vous seront dévoilés, et on continue cette semaine avec les joueurs classés entre la 50ème et la 41ème place.

Rappel des épisodes précédents :
de la 70ème à la 61ème place
de la 60ème à la 51ème place

50. Artis Gilmore
Meilleure saison : 22.9ppg à 56%, 13.1rpg, 2.2bpg en 1977-78

Encore une star de l’ABA, peut-être la plus grande avec Julius Erving. Et l’un des plus incroyables rebondeurs de tous les temps : en 121 matchs de NCAA, il tourne à 23.3ppg et… 22.7rpg, la meilleure moyenne universitaire de l’histoire. En 1970, il emmène même Jacksonville en finale NCAA. C’est la seule fois de l’histoire que les Dolphins atteignent le Sweet Sixteen ! UCLA, l’un des plus grandes dynasties de l’histoire du sport américain (huit titres d’affilée entre 1967 et 1973, onze titres en treize ans), met fin à l’aventure mais Gilmore a éclaté aux yeux du monde. Il est le premier choix de la draft ABA 1971 et devient aussitôt le basketteur le mieux payé au monde sous les couleurs des Kentucky Colonels. La première saison (23.8ppg, 17.8rpg, 5.0bpg), il est rookie de l’année… et MVP de la saison régulière ! En cinq saisons en ABA, il tourne à 22.3ppg, 17.1rpg et 3.4bpg, remporte quatre couronnes de meilleur rebondeur et un titre. En 1975, les Colonels, autour de la paire Dan Issel-Artis Gilmore, sont ultra dominateurs et Gilmore, meilleur scoreur, rebondeur et contreur de l’équipe, est le MVP des finales. En comparaison, sa carrière NBA est relativement décevante. Mais il y débarque à 27 ans, aux Bulls, qui le choisissent en première position de la « dispersal draft » – en 1976, quand les deux ligues fusionnent, certaines équipes dont les Colonels disparaissent et leurs joueurs sont proposés dans une draft spécifique. Gilmore est tout de même six fois All Star en NBA, la denière fois en 1985-86 alors qu’il a 36 ans ! A cet âge, il vaut encore 16.7ppg, une belle longévité qui s’explique par son incroyable efficacité : 60% aux tirs en carrière, soit le meilleur chiffre de l’histoire (nettement devant Tyson Chandler et Shaq, 58%), et quatre couronnes consécutives de joueur le plus adroit de la NBA. Avec notamment cette saison 1980-81 complètement absurde : 17.9ppg… à 67% aux tirs ! En 1988-89, à plus de 39 ans, il s’autorise une dernière saison dans le championnat italien. Dans une ligue d’un niveau très relevé (avec Oscar Schmidt, Bob McAdoo, Dino Meneghin) il vaut encore 12.3ppg et 11.0rpg…

49. Vince Carter
Meilleure saison : 27.6ppg à 46%, 5.5rpg, 3.9apg en 2000-01

Vince Carter, ou comment un joueur sans la moindre sélection dans la All-NBA 1st Team, une seule fois dans le top 10 de l’élection du MVP (10ème en 1999-00), douteux en défense et qui n’a jamais atteint les finales NBA, a marqué toute une génération de fans. Air Canada est probablement le meilleur dunkeur des vingt dernières années, un athlète d’une grâce infinie et qu’on ne peut résumer par son dunk sur Fred Weis aux JO de Sydney ou par le fameux concours du All Star Week-end 2000. Mais c’est aussi l’un des plus formidables gâchis de l’histoire. Étrangement, l’histoire de VC ressemble beaucoup à celle de son cousin T-Mac, lui aussi fabuleusement doué et en échec systématique en playoffs. Mais McGrady a vu sa carrière détruite par les blessures : les siennes (aux Rockets) mais aussi celle de Grant Hill (au Magic). Carter en est lui à 1148 rencontres NBA et onze saisons à plus de 70 matchs, mais il lui a manqué quelque chose, de l’envie, de la volonté, de la force de caractère. Il est le joueur qui a créé le basket professionnel au Canada… mais aussi celui qui a failli le tuer, en tankant tous ses matchs du début de la saison 2004-05 pour être transféré (15.1ppg en 20 matchs avec les Raptors, puis 27.5ppg sur les 57 matchs restants avec les Nets), au point que les Raptors doivent le vendre bien en-dessous de sa valeur. C’est un joueur qui, avant la rencontre la plus importante de sa carrière (le match 7 de la demi-finale 2001 entre Toronto et Philly), fait un aller-retour à North Carolina pour recevoir son diplôme en personne. Devinez quoi ? Les Raptors perdent le match 7, sur un buzzer beater manqué de VC. Ce qui est encore plus étrange, c’est que le Vince Carter qu’on voit aux Mavericks depuis trois ans est un joueur totalement différent. Un excellent coéquipier, qui se bat, qui défend. Avec le talent et l’athlétisme du VC de l’an 2000 et l’état d’esprit de celui post-2010, on aurait eu un joueur digne du top 20. Un gâchis, vraiment…

48. Sidney Moncrief
All-NBA 1st Team 1983
All-Defensive 1st Team 1983, 1984, 1985, 1986
Meilleure saison : 22.5ppg à 52%, 3.9apg, 1.5spg en 1982-83

Parmi les joueurs dont l’absence au Hall of Fame est un véritable scandale, Sidney Moncrief figure en bonne position : 5ème d’après notinhalloffame.com, sachant que Chris Webber et Dikembe Mutombo, qui le devancent, y entreront peut-être. Sidney qui ? Le mot « sous-côté » a probablement été inventé pour lui. Le problème principal de Moncrief, c’est la brièveté de sa période All-Star : en 1986-87, à 29 ans, ses genoux l’empêchent de continuer à avoir un rôle majeur en NBA, et il prend sa retraite à seulement 31 ans. Mais avant ? De 1982 à 1986, ce sont cinq saisons pendant lesquelles il est l’un des meilleurs joueurs de la NBA : cinq sélections au All Star Game, cinq fois dans le top 10 de l’élection du MVP, quatre nominations dans la All-Defensive 1st Team (et une dans la 2nd Team), une nomination dans la All-NBA 1st Team (et quatre dans la 2nd Team, sachant qu’à l’arrière Magic prend systématiquement une place) et 21.0ppg de moyenne sur la période ! Et deux titres de défenseur de l’année (1982-83 et 1983-84), un trophée qu’il est le seul extérieur de l’histoire à posséder en double. Collectivement, Moncrief est aussi la figure de proue d’une des meilleures équipes de l’époque, les Milwaukee Bucks. De 1981 à 1987, les Bucks, coachés par Don Nelson, alignent sept saisons d’affilée à plus de 50 victoires ! Une constance malheureusement insuffisante tant le niveau de la conférence Est est relevée. En 1981, 1982, 1983 et 1985, les Bucks butent sur les 76ers de Julius Erving. En 1984, 1986 et 1987, ils échouent face aux Celtics de Larry Bird…

47. Chris Webber
All-NBA 1st Team 2001
Meilleure saison : 27.1ppg à 48%, 11.1rpg, 4.2apg en 2000-01

Chris Webber, c’est avant tout l’histoire de deux équipes mythiques de ces 25 dernières années. La première, c’est en NCAA : en 1991, Michigan réalise le meilleur recrutement de l’histoire avec quatre joueurs dans le top 10 des lycéens américains. Chris Webber (#1), Juwan Howard (#3), Jalen Rose (#6) et Jimmy King (#9) forment alors avec Ray Jackson (#84) le « Fab Five » : cinq freshmen titulaires en même temps dans une des meilleures équipes de la NCAA ! Spectaculaire, grande gueule, le Fab Five détonne dans l’univers policé du basket universitaire. Et les résultats suivent : les Wolverines vont deux fois en finale… pour deux défaites, contre Duke (71-51 en 1992) et North Carolina (77-71 en 1993). La deuxième défaite pèsera lourdement sur la carrière de Chris Webber, qui demande un temps mort à 11 secondes de la fin… alors que son équipe n’en a plus ! A l’échelon supérieur, C-Webb met quelques années à retrouver une équipe aussi compétitive. En mai 1998, il est transféré aux Sacramento Kings, une des pires équipes de la NBA (27-55). Quelques jours plus tard, les Kings draftent Jason Williams, signent Vlade Divac et leur rookie 1996 Peja Stojakovic. En quelques saisons, les Kings font peur à tout le monde : en 2000-01, ils gagnent 55 matchs et Chris Webber est 4ème des votes du MVP, derrière Iverson, Duncan et Shaq. Le dernière pièce s’ajoute en juin 2001 : Jason Williams est envoyé à Vancouver contre Mike Bibby. Les Kings de 2001-02 sont incontestablement l’une des plus belles équipes des années 2000. Bibby (13.7ppg, 5.0apg), Doug Christie, Stojakovic (21.2ppg), Webber (24.5ppg, 10.1rpg) et Divac forment l’un des cinq les plus complémentaires de l’histoire, et Sacramento remporte 61 matchs, le meilleur bilan de la NBA. La finale de conférence face aux Lakers est dantesque. Malgré un arbitrage contraire et un duo Shaq (30.3ppg, 13.6rpg) – Kobe (27.1ppg) au top, les Kings mènent 3 victoires à 2. A Sacramento, le match 6 entre dans l’histoire des plus grandes escroqueries : les Lakers tirent 27 lancers dans le dernier quart, les pivots des Kings (Divac et Pollard) sortent pour six fautes et Shaq (41pts, 17rbds) ramène les Lakers à hauteur. Le match 7 ne souffre pas des même maux et est simplement époustouflant. Stojakovic envoie un airball sur une balle de match dans les 10 dernières secondes et le match part dans une prolongation où Webber rate ses quatre derniers tirs, tandis que le shooteur serbe, traumatisé, ne revient pas sur le parquet. Shaq (35/13) et Kobe (30/10/7) ont le dernier mot et filent vers le doublé. C-Webb rejoint lui le club des héros tragiques…

46. Paul Westphal
Champion NBA 1974
All-NBA 1st Team 1977, 1979, 1980
Meilleure saison : 25.2ppg à 52%, 5.5apg, 1.7spg en 1977-78

Champion NBA à 23 ans, avec les Celtics, en tant que back-up de Jo Jo White, Paul Westphal est surtout l’une des figures mythiques des Phoenix Suns, où son numéro 44 a été retiré. En fait, c’est un acteur majeur des deux seules finales NBA (toutes deux perdues) de l’histoire de la franchise : comme joueur en 1976… et comme entraîneur de l’équipe de Kevin Johnson et Charles Barkley en 1993. Westphal est également la preuve vivante que Red Auerbach, le légendaire entraîneur/GM/président des Celtics, peut se tromper. En 1975, ce dernier envoie son jeune arrière contre Charlie Scott, un excellent joueur, All Star avec les Suns. Le trade n’est pas mauvais mais il revient comme un boomerang sur Boston lors des finales 1976 qui les opposent à… Phoenix ! Scott (14.5ppg à 35%) y est dominé dans les grandes largeurs par Westphal (20.8ppg à 45%) et Phoenix passe tout près de prendre l’avantage dans le match 5, l’une des rencontres les plus incroyables de tous les temps, remportée par Boston en triple prolongation. Dans ce match, qu’on a déjà raconté dans la bio de Jo Jo White, Westphal est omniprésent dans les moments importants. C’est lui qui, avec une interception et un 2+1 dans les dernières secondes, obtient la première prolongation. Dans la deuxième prolongation, il vole une nouvelle balle cruciale pour donner l’avantage aux Suns à quelques secondes du terme. C’est lui qui suggère de demander un temps mort, que Phoenix n’a pas, pour engager la balle du milieu de terrain alors que Boston mène 111-110 à une seconde de la fin. C’est encore lui qui ramène les Suns de 128-122 à 128-126 (le score final) avec deux paniers rapides et qui rate de peu l’interception qui aurait donné une dernière chance à Phoenix. Comme C-Webb, il entre dans la catégorie des héros tragiques… et ce n’est pas la finale 1993 face à un Michael Jordan en mode Dieu (41.0ppg, 51% aux tirs, 40% à trois points, 8.5rpg, 6.3apg) qui l’en fait sortir…

45. James Worthy
Champion NBA 1985, 1987, 1988
MVP des finales 1988
Meilleure saison : 20.0ppg à 58%, 5.2rpg, 2.7apg en 1985-86

« Big Game James » Worthy n’a pas forcément la reconnaissance qu’il mérite. Un peu à la manière d’un Chris Bosh, ses trois titres NBA sont le plus souvent attribués à Magic Johnson et à Kareem Abdul-Jabbar. Certes, Worthy a la chance d’être choisi à la draft par les Lakers, qui peuvent sélectionner Dominique Wilkins avec leur choix, et de ne pas atterrir chez les San Diego Clippers, qui choisissaient juste après leurs futurs voisins. Mais Worthy est exactement le joueur dont les Lakers avaient besoin : collectif, spectaculaire, travailleur. Joueur universitaire de l’année 1981-82, ce qui n’est pas un mince exploit dans le système anti-individualiste de Dean Smith à North Carolina, Worthy est également MOP du Final Four 1982 avec une énorme performance en finale : 28pts à 13/17 contre Georgetown et un dunk légendaire sur la tête de Patrick Ewing. Mais c’est un freshman qui donne la victoire aux Tar Heels au buzzer : un certain Michael Jordan… Numéro 1 de la draft 1983, Worthy ne devient jamais un franchise player, mais est tout de même invité sept fois au All Star Game. Et surtout, il joue un rôle décisif dans les trois titres des Lakers. Des chiffres pour résumer Big Game James ? En saison régulière, il tourne à 17.6ppg en carrière. En playoffs, à 21.1ppg. Et sur 34 matchs en finale NBA, à 22.2ppg… Les finales 1988 face aux Pistons sont son chef d’oeuvre. Sortis très difficilement de la conférence Ouest, poussés au match 7 par le Jazz et les Mavericks, les Lakers s’adaptent difficilement à la baisse de régime de Kareem Abdul-Jabbar (13.1ppg, 4.1rpg) qui vient de fêter… ses 41 ans. Menés 3 victoires à 2, les Lakers remportent les deux derniers matchs en Californie derrière un Worthy légendaire : 28pts à 12/22, 9rbds dans le match 6 et surtout un incroyable triple double (36pts à 15/22, 16rbds, 10asts), le seul de sa carrière, dans le match 7 !

44. Bob Lanier
Meilleure saison : 24.5ppg à 54%, 11.3rpg, 3.4apg en 1977-78

Si l’on voulait donner un titre à la carrière NBA de Bob Lanier, deux possibilités se détacheraient : « éloge de la constance »… et « seul au monde ». Les stats de Lanier avec les Pistons, après une saison rookie en sortie de banc (15.6ppg, 8.1rpg), parlent d’elles-mêmes : 26-14, 24-15, 23-13, 24-12, 21-12, 25-12, 25-11, 24-9 et 22-10 pour sa dernière demi-saison à Detroit, en 1979-80. Huit saisons d’affilée avec un PER entre 21.7 et 24.8, sept sélections au All Star Game, troisième des votes du MVP en 1974 derrière Kareem Abdul-Jabbar et Bob McAdoo. Mais autour de lui, l’effectif des Pistons est d’une faiblesse renversante. En huit ans, Lanier ne participe que quatre fois aux playoffs et ne passe que deux tours, un en 1974 et un en 1976. Quand il est enfin libéré de sa prison, il a déjà 30 ans et n’est plus aussi dominateur, il se contente d’un rôle de sixième homme à Milwaukee (14-6, 14-5, 11-5, 14-6) où il atteint, enfin, les finales de conférence. Evidemment, les Bucks de Sidney Moncrief n’y pèsent pas lourd (4-1) face aux Celtics de Larry Bird. Qu’est-ce qu’il restera de Bob Lanier, dans la mémoire de la NBA ? La certitude d’être le joueur, à l’extérieur du club très fermé (seulement quinze membres) des 20,000-10,000 en carrière, le plus proche d’y entrer (19,248 points et 9,698 rebonds). Et cette citation de Kareem Abdul-Jabbar dans « Y a-t-il un pilote dans l’avion ». La star des années 1970 y joue son propre personnage et se retrouve en pleine discussion avec un garçon qui l’a reconnu. Le garçon lui explique que son père trouve que KAJ ne défend pas, ne court pas et se préserve pour les playoffs. Ce à quoi Abdul-Jabbar réplique vertement que le père en question ne se coltine pas Bill Walton et Bob Lanier chaque soir pendant 48 minutes…

43. Nate Archibald
Champion NBA 1981
All-NBA 1st Team 1973, 1975, 1976
Meilleure saison : 34.0ppg à 49%, 11.4apg en 1972-73

Nate Archibald est principalement connu pour deux choses : son surnom, qui est généralement utilisé à la place de son prénom, et sa fantastique saison 1972-73. « Tiny » Archibald mesure 1,85m, soit nettement plus que certains de ses héritiers (Isiah Thomas, Allen Iverson, Chris Paul), mais la NBA des années 1970 n’était pas habitué aux meneurs de poche ultra-rapides. Les meilleurs scoreurs sont généralement des intérieurs et les meneurs passeurs sont rares, alors quand Archibald termine meilleur marqueur (34.0ppg, un record pour un arrière) et passeur (11.4apg, un record tout court), il devient instantanément une star. Personne d’autre ne remportera les deux classements la même année ! Pourtant, ce record joue aussi contre Archibald à l’heure des bilans historiques. En 1972-73, la NBA est à son niveau le plus bas, la majorité des jeunes talents préférant les dollars de l’ABA. Les Kings, où joue Archibald, ne remportent que 36 victoires et il est également numéro 1 de la NBA aux tirs tentés, aux lancers tirés et aux minutes (46.0mpg)… Tradé, blessé, en surpoids, Archibald finit par trouver son équilibre à Boston après ses 30 ans. Malgré des stats beaucoup plus modestes (14-8, 14-8, 13-8), il est invité trois nouvelles fois au All Star Game (six sélections au total) et joue un rôle crucial dans le premier titre NBA de Larry Bird, notamment en finale de conférence, où il tourne à 19.0ppg face aux 76ers de Julius Erving.

42. Paul Pierce
Champion NBA 2008
MVP des finales 2008
Meilleure saison : 26.8ppg à 47%, 6.7rpg, 4.7apg en 2005-06

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la carrière de Paul Pierce ne bascule ni à sa draft en 1998, ni quand Boston récupère Ray Allen et Kevin Garnett en 2007. Elle bascule à l’été 2005. A cette époque, Pierce termine sa septième année chez les Celtics et le staff de Boston, fatigué de son attitude, est sur le point de le transférer à Portland (contre le 3ème choix de la draft 2005, dans le but de sélectionner Chris Paul). Mais Pierce refuse d’aller à Portland et promet, s’il est transféré contre son gré, de pourrir la vie de l’équipe. Prometteur, non ? Et après ça, comme par magie, un franchise player est né. En 2005-06, les Celtics sont nuls (33-49) mais The Truth réalise sa meilleure saison, agit comme un vrai leader, domine ses adversaires directs et s’impose comme l’un des joueurs les plus clutchs de la NBA. Deux ans plus tard, les Celtics sont au sommet et Paul Pierce réalise des playoffs parfaits. En demi-finale de conférence, il livre un superbe duel face à LeBron James, limité à 36% aux tirs dans la série. Le match 7 entre dans la légende : James score 45 points (mais à 14/29 et 3/11 à trois points) et Pierce 41 (à 13/23 et 4/6) pour assurer la victoire des Celtics. En finale NBA, c’est à Kobe Bryant (25.7ppg à 41%) que Pierce (21.8ppg à 43%) mène la vie dure. Dans le match 6, que les Lakers doivent gagner pour rester en vie, les deux joueurs dévissent en attaque (7/22 pour Kobe, 3/13 pour PP). Sauf que Pierce se transforme en chef d’orchestre (10asts, 2tos) pour le trio Garnett (26pts) – Allen (26pts) – Rondo (21pts). Les Celtics remportent le match… de 39 points (131-92) ! Et Pierce peut recevoir un trophée bien mérité de MVP des finales, après avoir dominé les deux meilleurs extérieurs des 15 dernières années…

41. Joe Dumars
Champion NBA 1989, 1990
MVP des finales 1989
All-Defensive 1st Team 1989, 1990, 1992, 1993
Meilleure saison : 20.4ppg à 48%, 5.5apg, 1.1spg en 1990-91

Le mystère de l’alchimie des Bad Boys est résumé dans la question suivante : comment une équipe connue pour sa dureté, qui abrite des joueurs comme Dennis Rodman, l’ailier le plus fou de tous les temps, ou Bill Laimbeer, le pivot le plus détesté de la NBA, peut-elle aussi compter dans ses rangs le premier vainqueur du trophée du fairplay, un joueur tellement respecté que le trophée a pris son nom après sa retraite ? Peut-être parce que Dumars, malgré un comportement irréprochable en-dehors du terrain, était aussi enragé en défense que ses partenaires de Detroit. Personne, sans doute, n’a aussi bien limité Michael Jordan que Dumars, pierre angulaire des fameuses « Jordan Rules » des Pistons. En 1988, Jordan vient de ridiculiser Cleveland au premier tour (45.2ppg à 56%) quand il bute sur Detroit (27.4ppg à 49%). En 1989, il détruit à nouveau Cleveland (39.8ppg à 53%) puis New York (35.7ppg à 55%) avant d’échouer face aux Pistons (29.7ppg à 46%). En 1990, il se promène face à Milwaukee (36.7ppg à 54%) et face à Philadelphie (43.0ppg à 55%) mais est ralenti, une dernière fois, par Dumars et les Bad Boys (32.1ppg à 47%). En 1991, l’heure de Chicago est enfin venue et les Bulls prennent le pouvoir à l’Est pour près d’une décennie. Mais entre la dynastie des Celtics de Larry Bird et celle de MJ, les Pistons se sont fait une place au soleil, en profitant d’une courte, très courte fenêtre de tir et de cette fantastique défense face au meilleur attaquant de l’histoire. En 1990, les Pistons réalisent des playoffs presque parfaits : trois sweeps en quatre tours et deux défaites, seulement, en finale de conférence face aux Bulls. Dans le match 3, avec un Isiah Thomas limité à 5pts (2/8) et un MJ en feu (46/7/5 et 5stls), les Pistons ne perdent que de deux points (99-97) ! En finale NBA, les Lakers perdent Magic, Abdul-Jabbar a 42 ans et les Pistons ont trop faim après leur courte défaite l’année précédente. Joe Dumars (27.3ppg à 58%, 6.0apg) ridiculise Michael Cooper, pourtant un ancien DPoY, et récupère le trophée de MVP des finales… Une récompense presque collective pour les Pistons !

Classement jusque là :
70. Tom Chambers
69. Connie Hawkins
68. Earl Monroe
67. Chris Mullin
66. David Thompson
65. Pete Maravich
64. Gail Goodrich
63. Elvin Hayes
62. Bob Dandridge
61. Adrian Dantley
60. Alex English
59. Reggie Miller
58. Arvydas Sabonis
57. Bernard King
56. Wes Unseld
55. Dave Cowens
54. Jo Jo White
53. Kevin Johnson
52. Shawn Kemp
51. Dan Issel
50. Artis Gilmore
49. Vince Carter
48. Paul Westphal
47. Chris Webber
46. James Worthy
45. Sidney Moncrief
44. Bob Lanier
43. Nate Archibald
42. Paul Pierce
41. Joe Dumars

Rappel : La méthode est la suivante. Les joueurs sont ceux présents dans la Pyramide du Hall of Fame de Bill Simmons (2010).
Saison avec un PER entre 20 et 25 = 1pt
Saison avec un PER entre 25 et 30 = 2pts
Saison avec un PER d’au moins 30 = 3pts
Sélection dans la All-NBA 1st Team (+ MVP) = 1pt (+1pt)
Sélection dans la All-Defensive 1st Team = 1pt
itre (+ MVP des finales) = 2pts (+2pts)
Pourquoi commencer en (approximativement) 1970 ? Il n’y a de All-Defensive Teams que depuis 1968-69 donc le barème n’aurait pas de sens pour un joueur comme Bill Russell (une sélection). Pourquoi ne pas donner un point supplémentaire pour le trophée de DPoY ? Il n’existe que depuis 1982-83 donc fausserait également le classement.

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